Dans sa série d’imprimés graphiques actuelle, Müge Bakır représente des jardins. Les jardins constituent un environnement contrôlé, organisé et transformé par les humains. Ce sont des parcelles de terre où la nature a perdu son caractère sauvage au profit de l’ordre. Considéré sous l’angle de sa caractéristique spatiale essentielle, le jardin est d’abord un espace défini et clos, un microcosme à part entière dans lequel les contraires se côtoient, se rencontrent, se mêlent, se recouvrent et parfois entrent en conflit. D’autre part, c’est un lieu pris dans de multiples interactions avec son environnement. Dans la série « Hecken » (Haies), Müge Bakır se concentre sur les jardins baroques, dont les principes étaient la perfection de la forme et l’aménagement de la nature.
Dans sa série « Halbwissen » (Demi-savoir), Katharina Reinsbach se penche sur des espaces visuels fictionnalisés dont le point de départ est constitué de coupures imprimées de photos qu’elle a prises avec son téléphone portable. Elle s’intéresse principalement à la relation entre le dessin et l’espace physique ou historique qu’elle explore. Elle réfléchit à la manière dont les images et les espaces visuels en général peuvent servir de moyen permettant aux personnes qui les regardent d’établir des relations avec des espaces visuels inconnus ou de s’y projeter mentalement. Le dessin est pour elle un outil servant à remettre en question les perceptions collectives des espaces et à clarifier sa propre position en leur sein. Ses dessins sont toujours le fruit d’une interaction entre ses propres observations des réalités spatiales et une réflexion fictionnelle active sur des expériences vécues directement liées à l’espace.
Müge Bakır et Katharina Reinsbach sont toutes deux titulaires d’un post-diplôme (Meisterschülerin) du département Peinture de l’école supérieure d’art « weißensee kunsthochschule berlin ». La Fondation Genshagen, en collaboration avec la Kunsthochschule, avait invité les étudiants à soumettre des propositions pour une exposition au château de Genshagen.
Partenaire : Ecole supérieure d’art « weißensee kunsthochschule berlin »